Abolitionnistes et lanceurs d’alerte de deux époques

 

Thomas Clarkson était un abolitionniste anglais anglican, né le 28 mars 1760, mort le 26 septembre 1846. Il combattit l’esclavage avec une grande efficacité en informant le peuple sur la manière dont les esclaves étaient traités. Pour rassembler le plus d’informations possible, il mena des enquêtes et recueillit nombre de témoignages chez ceux qui vivaient du commerce et de l’exploitation des esclaves. Il donna toutes ces informations à l’ATSS (Anti-Trade Slavery Society), une organisation abolitionniste qui en fit usage pour informer les gens. En 1788, Thomas Clarkson parvint à se procurer un document qui allait grandement servir la cause abolitionniste en stigmatisant les esclavagistes : les plans du navire négrier Brookes qui dévoilèrent les inimaginables conditions de survie imposées aux esclaves pendant la traversée qui durait trois mois ; les dessins montraient la place dérisoire allouée à chacun des 454 hommes transportés par le bateau.

navire négrier Brookes
navire négrier Brookes

Une partie des plans du navire Brookes que Thomas Clarkson parvint à se procurer.

 

Toutes les révélations de ce genre eurent un grand impact sur l’opinion publique. On peut dire que Thomas Clarkson était un lanceur d’alerte de l’époque.

Bien sûr, certains ont dû critiquer ses méthodes, dire qu’elles étaient choquantes, que ces abolitionnistes étaient des extrémistes. Il y a bien dû y en avoir pour dire qu’ils ne voulaient pas regarder, car ils étaient trop sensibles. Et aussi ceux qui s’indignèrent : « Ces abolitionnistes sont très intolérants ! Chacun fait ce qu’il veut ! S’ils n’en veulent pas, qu’ils s’en passent, mais si j’en veux, moi, des esclaves ! » « Ce sont des images privées volées ! »

L’histoire se répète avec les images dévoilées par les abolitionnistes animalistes. Je ne dirai jamais que l’élevage est en tout point identique à l’esclavage. Comparer n’est pas affirmer une égalité absolue, c’est constater les similitudes et les différences. Dans les similitudes, j’en relève une concernant le mouvement d’abolition de l’esclavage avec celui de la libération animale. Le premier comptait dans ces forces un pourcentage non négligeable de racistes estimant qu’il était moralement intolérable d’esclavager les hommes noirs. Pour eux, ces derniers étaient sans conteste inférieurs aux blancs, mais ce n’était pas une raison pour les exploiter. De même, aujourd’hui, il n’est pas nécessaire d’être antispéciste pour penser que l’exploitation animale est immorale et qu’elle doit cesser.

 

 

 

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