Chaisisme
J’ai une question à poser à ceux qui reprochent aux véganes de chercher à faire culpabiliser les gens.
Imaginons qu’au lieu de parler de véganisme, je vous parle de « chaisisme ». (C’est un mot que je viens d’inventer pour la circonstance.) Le chaisisme dirait en gros qu’il est moralement condamnable de s’asseoir sur les chaises parce que ça les fatigue et les fait souffrir. Je pense que vous m’eussiez pris pour un illuminé et que vous ne m’auriez accordé, au mieux, rien d’autre que le sourire entendu et bienveillant qu’on adresse aux personnes dérangées. Qui se serait donné la peine de s’indigner : « Les chaisistes cherchent à nous faire culpabiliser ! Ils sont agressifs… » ?
Il est donc permis de penser que le véganisme a plus de raisons de faire culpabiliser que le chaisisme. Autrement dit : le véganisme a des raisons de provoquer la culpabilité. Si ce n’était pas le cas, vous trouveriez les véganes plus fous que culpabilisants ou agressifs. Simplement, vous les regarderiez comme des gens qui se promènent avec un entonnoir sur la tête en appelant Médor le bouchon qu’ils tirent derrière eux au bout d’une ficelle.
Or, une seule raison de titiller la culpabilité suffit pour témoigner de la pertinence morale d’une idée, me semble-t-il.
Qu’en pensez-vous ?
Je précise que je ne suis pas chaisiste ! C’était juste pour amener la question.
Boris Tzaprenko Juin 2018